Tout commence lorsque je prends Roaccutane, un médicament fort destiné à traiter les acnés sévères mais qu’on me prescrit pour mon acné modérée dans le dos... Pendant plusieurs années, j’ai hésité à le prendre car il y a eu plusieurs actions en justice contre ce médicament à la suite de nombreux suicides d’adolescents pendant ou juste après avoir pris ce traitement. Mais les trois dermatologues que je consulte me rassurent : il n’y a eu à ce jour aucun lien scientifique établi entre le médicament et les nombreuses dépressions et il n’y a soit disant aucune autre vraie solution satisfaisante pour mon acné d'après les dermatologues. Je finis par céder. Pendant le traitement, je connais les effets secondaires temporaires : sécheresse cutanée et oculaire, saignement, douleurs articulaires, affinement de la peau. Mais à la fin du traitement je connais d’autres effets : perte de libido, irritabilité, angoisses, perte de moral. Ces changements arrivent soudainement alors que j'étais pourtant très épanouie, je vivais une des plus belles expériences professionnelles, je vivais une belle histoire d'amour, j'étais en vacances en Italie. Je me pose des questions, mais je ne fais pas encore le lien avec le traitement.
Deux mois plus tard, je commence un nouveau travail, mon état s’aggrave et du jour au lendemain je perds totalement le sommeil. Je reste plusieurs jours sans dormir et je finis aux urgences. On me prescrit d'abord un antihistaminique, le lendemain un anxiolytique, puis un somnifère. Aucun ne marche sur moi. On me prescrit alors une dose d’antihistaminique 4x plus forte que la dose normalement prescrite. Je finis enfin par dormir après plus d’une semaine sans la moindre seconde de sommeil. Je ne le savais pas encore mais cela marquait le début de mon enfer. Au bout d'un mois, je suis arrêtée pour burn-out, et je ne travaille plus pendant presque une année. Mon manque de sommeil provoque des douleurs articulaires, des migraines invalidantes, une prise de poids très rapide, une confusion mentale et je sombre dans une profonde dépression. Je suis mise sous antidépresseurs à effet sédatif avec neuroleptique et anxiolytique. Je me fais accompagner par un neurologue spécialiste du système nerveux de la Pitié Salpêtrière, je consulte un spécialiste du Centre de diagnostic et de traitement des maladies du sommeil du CHU Henri Mondor, je suis une Thérapie Comportementale et Cognitive de l’Insomnie élaborée par l’ex-Président de la société européenne de recherche sur le sommeil et j’obtiens une prise en charge après 6 mois d’attente au Centre du Sommeil et de la Vigilance de l'hôpital Dieu.
Les médicaments m’ont soulagé car sans eux je ne dormais plus du tout, même si ça semble impossible et mon entourage me disait : "C'est impossible, tu dois bien dormir sans t'en rendre compte, sinon tu serais morte". Je savais ce que je vivais, j'étais toujours consciente de tout et hyper alerte, mon compagnon et ma mère vérifiait aussi si je ne dormais pas, je restais plusieurs semaines sans dormir quand je ne prenais aucun médicaments. Je passais mes nuits entières à pleurer de cette torture. J'ai même fini par oublier la sensation d'avoir envie de dormir car je n'avais aucune somnolence. Mon système nerveux était hyper sollicité, et le fait de ne jamais pouvoir récupérer me retournait physiquement et psychologiquement. Après 10 mois de lourd traitement, je réalise que bien que les médicaments me soulagent, ils ne règlent pas mon problème (les médecins pensent que c'est un problème de sérotonine), car dès que j'essaye de les arrêter progressivement, je retombe dans l'insomnie complète. Je comprends alors que je vais probablement devoir prendre des médicaments toute ma vie pour avoir une vie plus supportable, bien que ces derniers me mettent dans un brouillard mentale, me rendent à l'état de zombie, déséquilibrent la chimie de mon cerveau avec des pertes de mémoires et de concentration, provoquent des phénomènes de dépendance importants, abîment mon foie, me font prendre beaucoup de poids et accélèrent mon vieillissement.
A défaut de trouver des solutions chez les spécialistes, je décide de chercher par moi-même la solution. J'épluche le net pour savoir si quelqu’un a réussi à se soigner d’une telle insomnie. En ce qui concerne les insomnies sévères, je vois plutôt uniquement des appels à l’aide de personnes insomniaques depuis des dizaines d’années, je constate donc que c'est rare de s'en remettre. J'essaye tous les conseils que je trouve : supplémentation en acides aminés, séances d'acupuncture, d'hypnothérapie, de psychanalyse, de sophrologie, méditation, phytothérapie, aromathérapie, lithothérapie. Je consulte aussi plusieurs énergéticiens en France mais aussi au Cambodge après deux allers-retours sans résultats. Je vais même aux Etats-Unis pour travailler comme bénévole dans une clinique de santé, et je me mets à la prière avec ma famille américaine (moi qui suis pourtant athée). Malheureusement aucune de ces tentatives n’a eu le moindre résultat parce que ma pathologie était trop profonde. Je me mets ensuite à lire toute la littérature autour du sommeil, j'épluche les livres et les études scientifiques, j'apprends la physiologie et les rythmes du sommeil. Je fais ce travail jour et nuit pendant 1 an que je deviens un peu une experte du sommeil.
De fil en aiguille, je tombe sur les travaux d'un dénommé Robert Morse, un naturopathe et biochimiste américain qui prétend soigner de toutes les maladies depuis 45 ans. J’écoute des heures de ses vidéos sur Youtube, je lis son livre en anglais "The Detox Miracle Sourcebook" (maintenant traduit en français "Le Miracle de la Detoxination" chez les éditions Biovie) et c’est une révélation pour moi ! Son approche est pleine de bon sens et sonne comme une évidence.
Comment la médecine moderne pouvait-elle passer à côté d'un raisonnement aussi logique et si respectueux de l'intelligence de la nature ?
Plus j'avançais dans mes recherches, plus je découvrais qu’il est loin d’être le seul à accomplir des “miracles”. Seulement aucun média n'en parle, il fallait beaucoup chercher sur internet. Je découvre le discours de pleins d'autres personnes qui diffusent la même philosophie de la santé, dont Thierry Casasnovas, Irène Grosjean, Jacques Antonin, Christian Tal Schaller, Désiré Mérien, Jean Seignalet, Jade Allègre, Albert Mosséri en France, mais aussi Anthony William, Joe Dispenza, Bruce Lipton, Greg Bradden, Deepak Chopra, Ann Wigmore, Herbert Shelton, Max Guerson, Arnold Ehret à l'étranger. Je mets en pratique mes nouvelles découvertes qui font honneur aux paroles d’Hippocrate, le père de la médecine moderne
“Que ton aliment soit ton premier médicament ”
J’arrête progressivement la viande, les produits laitiers, le gluten, les produits transformés et raffinés. Je bascule vers une alimentation “végétale” plus alcaline lorsque j'observe que nous avons des systèmes digestifs qui se rapprochent plus des frugivores, et “vivante” lorsque je constate que nous sommes la seule espèce sur Terre qui détruit l’énergie, les vitamines, les enzymes et les minéraux des aliments par la cuisson systématique ; comme si nous ne subissions pas assez la perte nutritive des aliments depuis l’agriculture intensive. Le médecin Christian Tal Schaller parle d'ailleurs de la règle des des 3V : vivante, végétale et variée.
Je découvre que le corps a une capacité d'auto-guérison lorsqu'on lui donne le bon carburant et lorsqu'il élimine correctement ses déchets pour que le corps soit suffisamment. Je pratique alors le jeûne, je teste la cure de foie d’Andréa Moritz, les cures d’argiles, je mange exclusivement des fruits pendant presque 3 mois, je fais un jeûne de raisin pendant 17 jours, je me fais des jus de légumes tous les matins etc. Et après 1 an et demi sans dormir de manière naturelle, je fais mon premier micro sommeil après des purges à l’huile de ricin.
Une lueur d’espoir renaît qui m’engage à continuer mes efforts dans cette voie. Je fais des ballades quotidienne en forêt, je m'entoure des personnes que j'aime, je mange exclusivement vivant et végétal, je jeûne sec 1 fois par semaine, je fais régulièrement des purges, je fais de l'activité physique tous les jours. Et ma santé ne fait que s’améliorer. Je retrouve des nuits complètes de sommeil profond, je retrouve une énergie incroyable, j'ai la joie de vivre et je commence même à avoir des capacités extra-sensorielle qui me permet de voir ce que je ne pouvais pas voir avant.
Fin 2017, je retrouve complètement ma santé, mais de grands événements déboulent brutalement dans ma vie : je vis une rupture professionnelle compliquée, je me sépare de mon compagnon, je suis contrainte de déménager de la ville que j'adore, je perds quasiment tout contact avec mes amis. On me raconte que ma vibration énergétique aurait énormément changé de façon très rapide et que mon monde extérieur devait s'ajuster. Je devais dire au revoir à tout ce qui n'était plus en fréquence avec mes nouvelles énergies, ce qui m'amène à me reconvertir comme naturopathe et faire de la santé le centre de ma vie. Ces grands chamboulements ont été vécu comme un gros choc émotionnel qui m'a beaucoup fragilisé, ce qui m'a amené à approcher la santé autrement que par la voie physique. Au delà de l'alimentaire et du nettoyage du corps physique, je m'intéresse alors de près à la sphère émotionnelle et énergétique.
A partir de 2018, je rencontre de belles personnalités dans le cadre de ma contribution pour le magazine Le Chou Brave et je me forme auprès des grands noms de la santé alternative. Je fais partie de la 1ère promotion de la formation professionnelle d'Irène Grosjean encadrée par sa fille médecin Sylvie Ramusson, qui me propose de vivre avec elle à la suite de cette expérience. C'est ainsi que je m'installe quelques temps à Graveson et que je rejoins l'équipe du Musée des Arômes de Nelly Grosjean. Je me forme aussi au vivant auprès de Jacques Antonin et aux outils de guérison holistique auprès de Christian Tal Schaller. Je pratique le renforcement de la capacité adaptative avec l'exposition au froid auprès de Maurice Daubard. Puis j'intègre la première formation professionnelle de Thierry Casasnovas où j'apprends le principe de l'homéostasie, de la loi de l'Hormèse avec Pierre Dufraisse et de l'Homéoressie avec Pierre Etchart. C'est ainsi que je rejoins l'équipe de Thierry comme coach de la régénération dans le cadre de ses formations en ligne. Je me souviens des mots de Maurice Daubard qui disaient : "Quand l'élève est prêt, les maîtres arrivent". Mais le meilleur enseignant que je rencontre reste la Vie qui m'apprend à corriger certains aspects de mon discours : je ne cherche plus à convaincre lorsque je comprends que tout le monde n'est pas au même niveau de cheminement, je sors du dogme végétal cru lorsque je réalise que chaque outil même naturel est à adapter au cas par cas, j'apprends à rester humble face à la vérité lorsque je saisis que la vérité n'est qu'une point de vue relatif, et j'accueille toutes les différences lorsque je prends conscience que la diversité fait la beauté de la vie.
Le chemin que je mène tend donc non seulement vers une guérison physique, mais aussi vers une guérison et une évolution au niveau émotionnel et spirituel. Je comprends que mon prénom Estelle ne m'a pas été attribué "par hasard". Il m'invite à me demander qui je suis : qui "est-elle" ? Je fais le lien avec mes insomnies qui traduisent de cette problématique : pendant mon enfance, j'ai subi des violences physiques et psychologiques de la part de mon père, ce qui m'a amené à renier ma véritable identité. Lorsqu'un enfant ne se sent pas aimé tel qu'il est par ses géniteurs, l'enfant se créer alors une fausse personnalité dans le but de plaire et d'être aimé à tout prix par les parents. C'est l'instinct naturel de l'enfant qui pense que s'il n'est pas aimé par ses parents alors il n'a aucune chance de survie (ce qui est plus vrai dans un environnement naturel car la survie de l'enfant dépend de ses parents pour manger, pour être protégé). Ce programme introduit dans l'inconscient durant l'enfance persiste pendant l'âge adulte si la blessure n'est pas réglée.
L'insomnie pourrait se traduire par "un son nie", autrement dit un son que je nie. Je nie les sons de mon corps, je nie ma propre identité par survie quand bien même je n'ai plus besoin de ce programme. Le sommeil étant le seul moment où le mental lâche et où le corps peut se reconnecter à ses ressentis (aux sons) et donc à sa propre identité, alors l'inconscient aura plus de chance de bloquer cet accès. Ainsi lorsque mon corps physique a été malmené et détérioré par les médicaments et la malbouffe, il a perdu ses béquilles qui ont révélé mes faiblesses et qui ont fait émergé mes insomnies. Tout a pris sens quand j'ai pris conscience que j'ai toujours eu du mal à ressentir les sensations de mon corps dans le passé, il m'ait même arrivé de faire une insomnie d'une semaine après avoir reçu un massage chamanique qui m'invitait à me reconnecter à mes sensations. C'est le mental qui résiste ! Oser être réellement moi est probablement ma mission de vie et nous avons tous une. C'est en faisant tout ce chemin que je peux accompagner les autres à mon tour vers une guérison physique, émotionnelle, psychique et spirituelle.
Article écrit par la naturopathe (et pas que) Estelle Sim.
Vous pouvez la retrouver sur ces différents médiums suivis par des milliers de personnes.
Son site : https://sovanna.fr/
Son instagram : https://www.instagram.com/estellesovanna/
Son facebook : https://www.facebook.com/sovannahealth/
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