Mots du directeur de publication : Inès est une jeune étudiante en école de naturopathie, touchée par la maladie de Lyme et devenue une hygiéniste passionnée par le vivant et qui expérimente ce dont elle parle. Avant de lire cet article, je ne connaissais pas le glutamate comme exhausteur de goût et je compris et reconnu de suite les symptômes liés à sa consommation qu'elle énumère ici.
Lorsqu’on parle d’alimentation saine, on entend qu’il faut manger moins transformé, moins de viande, moins de laitages et moins de céréales raffinées. On entend moins souvent parler de la toxicité de certains ingrédients alimentaires, moins connus du grand public, qui se retrouvent pourtant très généralement dans notre nourriture. Mon cheminement vers une alimentation saine et vivante m’a amené à me rendre compte de la puissante toxicité du glutamate monosodique sur mon organisme, un additif alimentaire utilisé comme exhausteur de goût et agissant comme un véritable excitant, au niveau cérébral.
Je mène l’enquête…
Atteinte par la maladie de Lyme depuis des années, j’entreprends en janvier 2017 un changement d’alimentation. À cette époque, j’avais évincé de mon alimentation le sucre industriel, le gluten de blé et les produits laitiers. C’était pour moi le début de ma réforme alimentaire.
Souvent, il m’arrivait de me rendre au restaurant chinois pour le dîner. Une de mes cuisines favorites ! J’étais d’autant plus contente que les restaurants asiatiques n’utilisent généralement ni les produits laitiers, ni le gluten de blé. Je commandais donc une viande à la sauce aigre-douce, une salade de crevettes à la thaï et un riz cantonais. Pas de lait, pas de gluten, pas de sucre en vue ! Sur le papier, tout allait bien.
Après le restaurant, je rentrais à la maison et me couchait. Et là commençait le début du calvaire nocturne : palpitations cardiaques, réveil en sursaut, impossibilité de m’endormir paisiblement… et puis toujours ce même symptôme étrange : des sensations de flash de lumière derrière mes yeux pourtant fermés à la recherche du sommeil.
Au fil du temps, j’avais identifié que mes virées culinaires au restaurant chinois aggravaient systématiquement mes symptômes neurologiques liées à la maladie de Lyme, sans comprendre pourquoi. J’ai donc fini par ne plus me rendre au restaurant asiatique.
Quelques mois après le début de ma réforme alimentaire, je m’engage sur la voie de l’alimentation vivante : des fruits et légumes crus en grande quantité, des jus de légumes à l’extracteur, des graines germées, un peu d’oléagineux… Je découvre une façon de nourrir mon corps et je comprends à quel point l’alimentation peut être un outil merveilleux pour se revitaliser ou de detoxiner. Je ne mets plus un pied au restaurant chinois et d’ailleurs mes symptômes nocturnes ne sont qu’un mauvais souvenir.
Jusqu’au jour où…
Un soir, pourtant, ce même flash lumineux revient, des palpitations cardiaques réapparaissent et l’insomnie pointe le bout de son nez. Je sens mon cerveau en ébullition, je réfléchis à toute allure sans le vouloir. Je ne maitrise plus mes pensées qui sautent du coq à l’âne, en un éclair. Je me sens si mal. Pourtant, je ne suis pas allée au restaurant chinois la veille. Je ne comprends rien, décidément. Je finis par m’endormir à 6 heures du matin.
Lorsque je me réveille, je passe en revue tout ce que j’ai mangé la veille : un jus vert le matin préparé par mes soins, une salade à midi lors d’un repas de famille et quelques fruits crus le soir. Je commence à mener l’enquête et demande à un membre de ma famille la liste des ingrédients de la salade de la veille.
C’est alors qu’il me montre une petite boite verte contenant un assaisonnement déshydratée en m’assurant que « ce ne sont que des herbes naturelles ». Je lis la composition à la recherche de l’ingrédient mystère qui gâche mes nuits, depuis trop longtemps.
L’étiquette mentionne : « Sel, exhausteurs de goût (glutamate, inosinate et guanylate de sodium), sucre, huile végétale (aux aromates et épices), origan : 4,8%, oignon, extrait de levure, basilic : 2,6%, persil, céleri, laurier, romarin : 0,7%, noix de muscade ».
Certes, il y a un peu de sucre – et je n’en mange plus depuis des mois - mais cela ne me paraît pas être le problème. J’ouvre une barre de recherche Google et je tape « glutamate », sans rien connaitre de cet ingrédient à la consonance bien chimique.
Et là, j’obtiens la réponse que je cherchais depuis des mois. Ce qui aggrave terriblement mes symptômes neurologiques et mes insomnies, c’est cette ingrédient de synthèse – neurotoxique - très utilisé dans la cuisine asiatique et dans les produits de l’agro-alimentaire : le glutamate monosodique.
Acide glutamique & glutamate, c’est quoi ?
Àl’état naturel, l’acide glutamique est avant tout un acide aminé non essentiel présent dans le corps humain. Il joue un rôle de neurotransmetteur, au niveau cérébral chez de nombreux mammifères. Il est présent, sous sa forme naturelle, dans certains végétaux comme les tomates, les amandes ou encore les algues dans lesquels il est toujours lié à d’autres acides aminés.
À l’état de synthèse, le glutamate ou plutôt les glutamates sont des additifs alimentaires. D’un point de vue chimique, ce sont des sels d’acides glutamiques liés à du sodium, du calcium, de l’ammoniac ou du magnésium. Ils sont ajoutés dans les aliments sous forme libre et produits par hydrogénation des protéines ou par utilisation d’extraits de leveurs ou d’enzymes pour les décomposer.
Le sel sodique de l’acide glutamique en tant qu’additif alimentaire n’a plus rien à voir avec l’acide glutamique lui-même, naturellement présent dans notre corps.
La molécule de synthèse est utilisée en tant qu’exhausteur de goût pour décupler la saveur des plats, exciter nos sens et nos papilles et pousser à une consommation mécanique et addictive de nourriture. En outre, il permet à l’industrie agro-alimentaire de faire des économies en utilisant moins de matières premières nobles sans altérer la puissance gustative du produit final.
La chasse au glutamate !
On trouve du glutamate dans énormément de plats industrielles (plats cuisinées, viande en sauce…) et de produits raffinés (biscuits apéritifs, bonbons, chips, bouillon cube, charcuteries, sauces…) mais aussi dans des préparations que l’on pense plus saine comme des assaisonnements de salade aux herbes de Provence ou des soupes minute déshydratées. On en trouve aussi énormément dans tous les plats servis dans les restaurants asiatiques.
Il est généralement écrit « glutamate monosodique » en toute lettre sur les étiquettes alimentaires mais d’autres appellations cachent en réalité l’utilisation certaine de cet ingrédient tels que les additifs E620 à E625 ou encore l’acronyme MSG / GMS. De même, il m’est arrivé de lire que les huiles et protéines hydrogénées, les arômes artificiels et naturels sont très souvent élaborés à partir de glutamate monosodique.
Les effets néfastes des sels monosodiques
Les experts scientifiques discutent encore de la toxicité de cette molécule affirmant que sous un certain seuil de consommation, le glutamate monosodique serait inoffensif pour l’Homme.
En juin 2017, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA en anglais) a réévalué la sécurité des glutamates utilisés comme additifs alimentaires et a calculé une dose journalière admissible de groupe de 30 mg par kg de poids corporel par jour pour les six additifs de ce groupe.
De mon expérience, le glutamate est un puissant poison, plus spécifiquement une excitotoxine, c’est-à-dire une substance chimique qui stimule de façon excessive certains types de cellules dans le cerveau, le système nerveux et de nombreux autres organes, à tel point que ces cellules sont endommagées ou meurent.
Et c’est exactement ce qu’il m’arrivait lorsque j’en ingérais sans le savoir. Il a suffi que ma salade soit saupoudrée de quelques plantes aromatiques déshydratées au sel monosodique pour que des symptômes violents se manifestent dans la nuit.
Le glutamate peut être à l’origine d’une pluralité de symptômes comme par exemple :
Dérégulation hormonale de la sensation de faim, sensation de picotements ou de brûlures, frissons et tremblements, sensation de pression sur le visage, maux de tête, accélération du rythme cardiaque, nausée et vomissements…
La liste étant bien évidemment non exhaustive.
Glutamate et maladie chronique
La maladie chronique atteste de la fragilisation de nombreux systèmes de l’organisme. Le système digestif ne fait pas exception à cette règle. En effet, nombres de malades chroniques souffrent d’hyperméabilité intestinale. Autrement dit, la barrière intestinale est endommagée, les intestins ne sont plus en mesure de contrer les agressions alimentaires et laissent passer dans la circulation les molécules toxiques ingérées et notamment le glutamate.
C’est exactement ce qu’il se passait après chaque virée au restaurant chinois. Les molécules de glutamate pénétraient dans la circulation sanguine, passaient la barrière hémato-encéphalite et venaient exciter et perturber le fonctionnement de mes cellules nerveuses. D’où mes pensées qui fusaient dans tous les sens, l’insomnie, les sursauts, les tremblements et les sueurs nocturnes.
Depuis cette prise de conscience, je n’ingère plus jamais une molécule de glutamate. Adieu riz cantonais et poulet aigre-doux ! Les symptômes nocturnes ont totalement disparu de même que mes douleurs nerveuses périphériques dans les jambes qui m’ont fait souffrir pendant des années. Je suis certaine de la toxicité extrême de cette molécule dont la nocivité est d’autant plus agressive lorsque l’on est atteint par la maladie chronique.
Article écrit par Inès, étudiante en école de naturopathie et rédactrice chez Juste Naturo.
Son instagram : https://www.instagram.com/ines_healing_journey/
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